Sangre
Le sang des mot coule, dans l’acier d’une misère
Ton cri est un fusil, ton coeur, une civière.
Pour les mots endormis, les vils va t’en guerre,
Pour les chemins de pluie, les horizons de pierre.
Tu es fleur de plomb, fils des larmes amères,
Enfant naufragé, petit visage sans terre.
Tu fuis les cris noirs, les éclats, les éclairs,
Tu flottes dans les flammes, océan de poussière.
Le corbeau-commerce, le croque-mort de vie,
Son ombre te dévore, t’aspire, te poursuis.
Les images sombres attisent ta douleur,
La chorale de la haine, crache ses doux pleurs.
Brûle les mur de papier, sèche les songe de suie,
Brise les écrans d’enfer, les fantômes du mépris.
La vérité est ta source, saoule-toi de sa saveur,
Tes sens sont amour, fais chanter leur grandeur.
Ton visage, est une page, ton cerveau, un roseau,
Ton corps est une harpe, un mystère, un pinceau.
Tes ailes sont une femme, une fureur, un joyau,
Ton âme est un combat, un miracle, un ruisseau.
Je n’aurais pas de répit, de retour en arrière,
Pas question pour moi, de voir et de me taire.
Je suis un phénix, une parole, une prière,
Je suis l’esprit de vie, je souffle ma colère.
Hicham Ayouch
Photo : Ines Ayouch