Elle
Je fleuris mes soupirs, cimetière des baisers perdus,
Cette nuit encore, le reflet de ton visage est apparu.
Enivré par tes regards, j’erre dans tes bleus détours,
Prisonnier de tes yeux noir, j’embrase tes pourtours.
Je bois une gorgée de toi, douce rivière du souvenir,
L’océan des passions passées renverse notre navire,
Je mange notre histoire, délicate famine du présent,
Tes lèvres sont miroirs, elles vomissent mon néant.
L’avalanche de tes colères nue éclatait avec fracas,
Le silence des absences résonne, mélodie du trépas.
J’ai brisé le fil fragile à la recherche d’une ile de beauté,
Vaine expédition, capitaine fou, pauvre naufragé.
J’ai comploté contre la république de notre amour,
Je suis l’assassin de nos dessin, l’ombre de nos vieux jour.
De ma prison, je te respire, tes étreintes me font saigner,
De ma prison, j’entends ton rire éclore et se libérer.
J’ai labouré ta joie, cueilli tes espoir, violé ton verger,
J’ai sali tes ciels, la lune s’est tue, le soleil s’est fâché.
Seuls les mots pour te dire, te décrire n’ont pas déserté,
Seuls les soldats de la mémoire, tire des songe oubliés.
Hicham Ayouch
Photo : Ines Ayouch